
Quatre élèves de première du lycée du Noordover ont dépassé les frontières dans le cadre de leur parcours scolaire. Elles ont passé un mois en Espagne, logées dans les villages de leurs correspondants, et inversement. Retours d’expérience.
Quand on lui a proposé de s’expatrier un mois en Espagne, Lilia n’a pas hésité. Elle a pourtant 15 ans, est en pleine préparation du bac français et maths, et l’espagnol est sa LV2 (langue vivante 2, après l’anglais). « J’adore la culture espagnole, la langue. Maîtriser une langue étrangère, pour l’avenir, c’est important. »
Le lycée du Noordover, où elle est inscrite, ne bénéficie pas encore de l’accréditation Eramus+, mais du consortium de mobilité Eramus+ depuis 2024. Expérimenté l’an dernier par deux élèves, le dispositif en a convaincu quatre cette année. Comme Lilia, Lily, Luce et Lélia, ont plongé dans l’aventure. Le 11 octobre, elles ont embarqué pour Montoro, une ville de 9 000 habitants, en Andalousie. « On était toutes chez des familles qui habitaient dans des villages différents », raconte Lily. Après quelques échanges virtuels avec leurs correspondants, les quatre Françaises les rencontrent pour la première fois. Les binômes ne se quitteront que deux mois plus tard, après un mois en Espagne et un second en France. Une véritable immersion dans la vie quotidienne, les fêtes de villages, la solidarité entre habitants.
Entre enthousiasme et stress, les élèves se sont progressivement adaptés malgré les difficultés qui peuvent apparaître lors d’un plongeon dans l’inconnu à cet âge. Les cours en espagnol par exemple ? « Au début c’était un peu compliqué, après on n’avait même plus besoin de faire la traduction. Par contre, on avait pris une option latin et là, on n’a jamais compris », s’amusent Lilia et Lily. Françaises comme Espagnols, chacun restait en relation avec son lycée respectif pour poursuivre l’apprentissage dans sa langue maternelle. Pas forcément simple. « Ça dépendait des profs, tous n’ont pas joué le jeu », confient les lycéennes, toujours accompagnées virtuellement par leurs professeurs d’espagnol, Nathalie Breugghe et Manuel Antunez.
Finalement, « c’est une expérience inoubliable », résume Paula. José, lui, ressent une véritable satisfaction personnelle : « J’ai comme adopté une nouvelle forme de vie, je m’ouvre aux autres. » Quant aux lycéennes du Noordover, « il faut le vivre au moins une fois dans sa vie, estime Lily. Ça dépend aussi de la personne avec qui on tombe, mais c’est une opportunité qu’il ne faut pas manquer. » Évaluées sur l’expérience, toutes deux obtiendront une mention « mobilité européenne et internationale » pour leur bac.
Création de parcours européens, enseignements de langues vivantes renforcés, partenariats avec des établissements européens, mobilité des élèves et de personnels, échanges internationaux. Les actions menées par le lycée du Noordover depuis plusieurs années lui ont permis d’obtenir récemment le label Euroscol.
Délivrée par le ministère de l’Éducation nationale, cette distinction « vient reconnaître officiellement notre engagement résolu en faveur de l’ouverture européenne et internationale », souligne Éric Valet, proviseur, qui aspire à « faire de notre lycée un véritable lieu d’épanouissement, un tremplin vers l’Europe et le monde, un espace où chaque élève peut s’enrichir humainement et culturellement ».